26 March 2019

ABBEY S. EUCHARII AND S. MATTHIAM APOSTOLUM

Trier | Germany

L’abbaye bénédictine Saint-Matthias a rejoint en 1980 la Congrégation de l’Annonciation. Depuis 2004, le prieuré d’Huysburg en Saxe-Anhalt, qui à l’origine dépendait de l’abbaye de Tyniec, est rattaché à l’abbaye de Trêves. L’ensemble des 26 frères constituent une seule communauté, répartie en deux lieux. L’abbé de Saint-Matthias, élu par tous les moines de Trêves et d’Huysburg, la dirige. Il désigne pour le représenter sur place un prieur à Huysburg et à Trêves. Des journées de chapitre se tiennent deux fois par an, alternativement à Trêves et à Huysburg.

RÉPONSE À L’ÉVANGILE
Le monastère, la congrégation et l’ordre nous offrent le cadre institutionnel qui permet une vie à la suite du Christ par un choix libre et personnel. Le célibat veut être une réponse entière à son appel. La vie communautaire et fraternelle cherche à répondre à son commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » (Jean 15)
Nous comprenons notre vie monastique comme une des nombreuses possibilités de réaliser au sein de l’Église ce à quoi nous ont appelés le baptême et la confirmation. C’est pourquoi prêtres et non-prêtres portent ensemble, à égalité, comme frères la vocation et la mission de la communauté.

MONACHISME BÉNÉDICTIN
Le monachisme bénédictin nous offre, dans ses directives, une norme de vie communautaire sous la conduite de l’Évangile, qui a traversé les siècles. Elle nous aide dans nos efforts pour unir exigence d’unité et souci de l’épanouissement personnel, clarté dans les choix fondamentaux et nécessités de la vie dans notre environnement, responsabilité dernière de l’abbé dans son service de direction et responsabilité de chaque frère pour sa vie personnelle, son travail et ses domaines de compétences et le bien de toute la communauté.
Les contacts avec d’autres communautés bénédictines, tant dans l’espace germanophone que dans celui international de la congrégation, sont pour nous une source d’appui, de renforcement et d’enrichissement dans notre voie. Un étroit partenariat nous lie depuis 50 ans avec la communauté de bénédictines de Dinklage, fondée en 1949.

EN COMMUNION ŒCUMÉNIQUE AVEC TOUS LES BAPTISÉS
Comme baptisés, nous nous savons incorporés à la communauté de tous les baptisés et nous nous engageons en faveur de la réconciliation et de la réunion œcuménique de toutes les confessions dans l’unité du corps du Christ. Depuis quatre décennies, nous avons un partenariat formel avec la Community of the Resurrection à Mirfield (Angleterre). En outre, nous entretenons des relations amicales avec une série de fraternités et communautés évangéliques dans notre pays. Nous coopérons au réseau œcuménique CHRISTOPHORUS pour les communautés, ordres et fraternités en Europe de l’Est et de l’Ouest. Partout où c’est possible, nous nous engageons pour l’œcuménisme local.

ENVOYÉS POUR TÉMOIGNER DE L’ÉVANGILE
Nous souhaitons par notre manière de vivre témoigner de l’espérance que l’Évangile nous apporte ainsi qu’à tous les hommes. Notre effort pour créer un espace protégé pour la vie commune cherche à rendre possible l’ouverture et la disponibilité pour les hommes de notre temps et leurs conditions de vie.

C’est pourquoi nous éprouvons comme une chance la situation urbaine de notre abbaye à Trêves avec les multiples formes de contacts avec les milieux ecclésiaux et la société civile. En-dehors de notre vie communautaire et de nos services pastoraux, nous considérons la tombe de saint Matthias dans notre église comme un lieu de témoignage missionnaire pour des hommes sans enracinement dans la foi et la vie chrétiennes ou ecclésiales. Depuis la réunification de l’Allemagne, nous souhaitons aussi témoigner de la foi dans le contexte sécularisé des nouveaux états fédéraux ; notre fusion avec la communauté d’Huysburg et l’envoi de frères là-bas pour de longs séjours sont portés par ce souci.

OUVERTS ET DISPONIBLES POUR LE SERVICE DANS L’ÉGLISE ET LA SOCIÉTÉ
L’ouverture aux hommes de notre temps et à leurs conditions de vie se réalise tout d’abord dans l’accueil des hôtes, hommes et femmes : par la participation aux offices et aux repas de la communauté, ils sont directement intégrés dans notre quotidien et notre espace de vie. Ensuite par le travail quotidien des frères dans des emplois ecclésiaux et civils tant à l’intérieur du monastère (aumônier du pèlerinage, boutique monastique) que dans la ville (prêtre de paroisse, aumônier de clinique, juge, urbaniste). Enfin par les services, liés à notre situation dans l’environnement ecclésial et urbain : le service pastoral à la paroisse Saint-Matthias, l’accompagnement des pèlerins à la tombe de l’apôtre ainsi que la gestion d’un projet de logement social intégré, le « Schammatdorf », situé à toute proximité de l’abbaye.

ENRACINÉS DANS LA TRADITION

Le lieu et son histoire
Nous avons la chance de vivre en un lieu qui porte et soutient notre vie dans la foi grâce aux témoignages d’une longue tradition. L’église et les bâtiments conventuels, qui donnent leur empreinte à notre espace de vie, nous rendent cette tradition vivante.
Notre cloître a été ajouté au 13e siècle à la basilique Saint-Matthias. Celle-ci a été consacrée en 1148 par le pape Eugène III et reçoit son importance actuelle d’être tout à la fois une église funéraire, une église monastique, une église de pèlerinage et une église paroissiale.

Église funéraire
Depuis le 3e siècle on vénère en ce lieu les premiers évêques de Trêves, Eucharius et Valerius. Dans la Trêves romaine, ils se trouvent en tête d’une succession d’évêques qui, tout en traversant les siècles des invasions, s’est perpétuée jusqu’aujourd’hui de manière ininterrompue. Une tombe funéraire romaine dans notre cimetière contient le sarcophage d’une veuve, qui, selon une tradition médiévale, mit sa maison à la disposition des deux évêques comme lieu de rassemblement pour la communauté chrétienne. Leurs sarcophages se trouvent aujourd’hui dans la crypte romane de l’église. D’après une inscription du 5e siècle, l’évêque Cyrille consacra en ce lieu un autel en l’honneur de ses deux prédécesseurs.

Église monastique
La vie monastique à Trêves reçut de saint Athanase ses premières impulsions. Après avoir vécu plusieurs années en exil à Trêves, il écrivit sa Vita sancti Antonii pour faire connaître, comme il le dit dans sa préface, aux « parties reculées de l’Église » l’exemple des moines du désert égyptien. Augustin témoigne qu’au temps de sa conversion, des ermites à Trêves s’inspiraient de ce livre d’Athanase. Au 5e siècle, une communauté de moines ou de clercs s’établit près des tombes des évêques fondateurs de Trêves. En 977, la communauté adopta la Règle de saint Benoît. Au début du 15e siècle, le monastère fut, sous l’abbatiat de Johannes Rode (1385-1439), un des points de départ de la réforme qui aboutit à la fondation de la Congrégation de Bursfeld (à laquelle participa aussi dès 1444 Huysburg).

Saint Matthias est la seule des quatre abbayes bénédictines médiévales de Trêves qui subsiste encore aujourd’hui ; 120 ans après sa suppression par la sécularisation, le monastère fut à nouveau occupé par des moines de la Congrégation de Beuron, venus de Seckau et de Maria Laach, sous la direction de l’abbé Laurentius Zeller. Sous l’abbatiat de Basilius Ebel, les moines furent chassés en 1941 par les Nazis et se rassemblèrent à nouveau en 1946. La majeure partie de la communauté suivit toutefois en 1949 l’abbé Petrus Borne à Tholey, pendant qu’Eucharius Zensen, d’abord en tant que prieur-administrateur, ensuite comme abbé, prenait la direction des moines restés à Saint-Matthias en-dehors de la Congrégation de Beuron. En 1980 la communauté s’adjoignit à la Congrégation de l’Annonciation.

Église de pèlerinage

Depuis 1127, la tombe de l’apôtre Matthias, qui donna son nom à l’abbaye, est vénéré en ce lieu. Le pèlerinage qui commença alors est resté vivant jusqu’aujourd’hui, même durant les 120 ans de la sécularisation de l’abbaye. Les siècles ont vu sans cesse la formation de nouveaux groupes de pèlerins ou de nouvelles fraternités. Aujourd’hui ce sont environ 160 groupes de pèlerins, originaires majoritairement de la région située entre Aix-la-Chapelle et Cologne, qui viennent chaque année à pied à Trêves souvent pour des pèlerinages de plusieurs jours. Un frère de la communauté leur donne les impulsions spirituelles et s’occupe de leur accueil.

Église paroissiale

Suite à la sécularisation par Napoléon, le monastère a été supprimé en 1802 ; bâtiments et biens furent vendus aux enchères. L’église fut préservée de la destruction, tandis que la plus petite église paroissiale voisine fut rasée à sa place et son titre reporté sur elle. Lors de la réoccupation du monastère par les moines en 1922, ceux-ci prirent en mains la gestion pastorale de la paroisse. Aujourd’hui encore notre église est l’église centrale de la paroisse Saint-Matthias, qui compte, depuis l’intégration de deux paroisses voisines, 10 000 catholiques.

 

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