L’ancienne abbaye
La fondation de l’ancienne abbaye de Saint-André se rattache à l’épopée des croisades, et plus précisément de la première croisade. Robert II, comte de Flandre, homme pieux et vaillant, répondit à l’appel du pape Urbain II et partit pour Outremer avec le duc de Lotharingie, Godefroid de Bouillon. En 1098, les Croisés se trouvèrent devant Antioche, dont ils se rendirent maîtres par surprise. A peine installés dans la ville, ils se virent à leur tour surpris et assiégés par les troupes de l’émir Kerboga et les Turcs Seldjoucides. Le siège fut long et le désespoir s’empara de tous. Seul un miracle pouvait encore rendre courage aux assiégés. Ce miracle arriva. Un beau jour, un paysan provençal rapporta aux chefs de l’armée qu’il avait vu plusieurs fois en songe saint André lui révélant l’endroit où se trouvait la lance qui avait percé le côté du Christ. Les chefs se rendirent à l’endroit indiqué et trouvèrent en effet un fer de lance rouillé. A l’annonce du prodige, les assiégés reprirent courage et, Robert de Flandre en tête, coururent sus à l’ennemi. Sous la protection de la Sainte Lance, les troupes turques furent dispersées, Antioche sauvé, la route de Jérusalem ouverte.
C’est au cours de ce siège que Robert II avait fait le vœu que s’il en réchappât il fonderait dans ses terres un monastère auprès d’une église dédiée à l’apôtre Saint-André. La charte de fondation de l’évêque de Noyon-Tournai, signée le 22 février 1100, semble même insinuer que c’est au comte de Flandre que saint André serait apparu. Les premiers moines arrivent le 17 août 1117. En 1188, l’abbaye devint indépendante de son abbaye-mère d’Affligem et une période de prospérité commença. Elle dura jusqu’au XIVe siècle et vit l’acquisition de nombreuses terres. En 1240, après une longue querelle entre l’abbé et le curé de la paroisse locale, un mur fut édifié dans l’église pour la diviser en deux.
L’ancienne abbaye connut par la suite des périodes de prospérité et de décadence.
A un moment de profonde décadence et suite à une visite canonique elle fut rattachée à la réforme de Bursfeld, une réforme bénédictine, née en Allemagne.
Au XVIe siècle, l’abbaye fut grandement endommagée par les calvinistes et la plupart des moines durent fuir. Les guerres du XVIIe siècle, que les armées fussent espagnoles, autrichiennes ou françaises, eurent des répercussions néfastes sur les moines de Saint-André. La situation de l’abbaye en dehors des murs d’enceinte de la ville de Bruges l’exposèrent régulièrement à de nouveaux dommages.
Supprimée lors de l’occupation française qui suivit la Révolution, elle est bientôt démantelée. Ses biens sont vendus et les bâtiments démolis. Le dernier moine mourut à Bruges en 1847.
La restauration
En 1899-1900 Dom Gérard van Caloen, moine de Maredsous, entreprit la construction de l’abbaye actuelle. Le but fut d’envoyer des moines au Brésil afin d’y relancer la vie bénédictine en voie de disparition. Des gouvernements à tendance maçonnique, tant au Portugal que dans le nouvel Empire, en étaient responsables. Confrontées à l’absence de jeunes, à l’âge élevé des moines, à l’absence totale de direction et à l’isolement, ces abbayes étaient condamnées à disparaître. Le coup d’état de 1889 mit fin à l’empire et la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1890 donna de l’oxygène aux ordres religieux. Les derniers bénédictins brésiliens firent appel au pape Léon XIII pour sauver leur Congrégation. Gérard van Caloen, homme entreprenant, fut chargé de cette mission. Chronologiquement il fut abbé d’Olinda, abbé de Rio de Janeiro et archi-abbé de la Congrégation brésilienne. Le territoire de mission du Rio Branco lui fut octroyé en 1906 ; il y fut nommé « ordinaire » avec le titre d’évêque de Phocée. De 1895 à 1914, 280 moines et oblats européens partirent pour le Brésil. Lors de l’arrivée de Dom Gérard van Caloen au Brésil, en 1895, la Congrégation ne compta plus que onze moines. A son départ en 1915 ils étaient 261.
De 1912 à 1963, sous Dom Théodore Nève, l’abbaye connaissait un important développement et ses activités se multipliaient. Des moines se rendaient au Congo (Katanga), en Chine (devenu Valyermo en Californie), en Pologne (Tyniec), aux Indes (Asirvanam). Toutes les fondations monastiques de Saint-André sont actuellement indépendantes et font partie de la Congrégation de l’Annonciation. L’école abbatiale, créée en 1910, est actuellement un internat qui procure une scolarité secondaire à environ 300 élèves. Durant cette période l’abbaye avait un rayonnement liturgique important, surtout grâce à l’édition d’un missel en différentes langues. Des revues virent le jour : une revue missionnaire, une revue liturgique et une revue d’art religieux.
En 1967, l’abbaye se trouvant en pays flamand adopta la langue néerlandaise et fonda le Monastère Saint-André de Clerlande. Depuis lors, l’insertion dans le pays et l’église de Flandre est un projet majeur de la communauté.
L’ancienne abbaye
La fondation de l’ancienne abbaye de Saint-André se rattache à l’épopée des croisades, et plus précisément de la première croisade. Robert II, comte de Flandre, homme pieux et vaillant, répondit à l’appel du pape Urbain II et partit pour Outremer avec le duc de Lotharingie, Godefroid de Bouillon. En 1098, les Croisés se trouvèrent devant Antioche, dont ils se rendirent maîtres par surprise. A peine installés dans la ville, ils se virent à leur tour surpris et assiégés par les troupes de l’émir Kerboga et les Turcs Seldjoucides. Le siège fut long et le désespoir s’empara de tous. Seul un miracle pouvait encore rendre courage aux assiégés. Ce miracle arriva. Un beau jour, un paysan provençal rapporta aux chefs de l’armée qu’il avait vu plusieurs fois en songe saint André lui révélant l’endroit où se trouvait la lance qui avait percé le côté du Christ. Les chefs se rendirent à l’endroit indiqué et trouvèrent en effet un fer de lance rouillé. A l’annonce du prodige, les assiégés reprirent courage et, Robert de Flandre en tête, coururent sus à l’ennemi. Sous la protection de la Sainte Lance, les troupes turques furent dispersées, Antioche sauvé, la route de Jérusalem ouverte.
C’est au cours de ce siège que Robert II avait fait le vœu que s’il en réchappât il fonderait dans ses terres un monastère auprès d’une église dédiée à l’apôtre Saint-André. La charte de fondation de l’évêque de Noyon-Tournai, signée le 22 février 1100, semble même insinuer que c’est au comte de Flandre que saint André serait apparu. Les premiers moines arrivent le 17 août 1117. En 1188, l’abbaye devint indépendante de son abbaye-mère d’Affligem et une période de prospérité commença. Elle dura jusqu’au XIVe siècle et vit l’acquisition de nombreuses terres. En 1240, après une longue querelle entre l’abbé et le curé de la paroisse locale, un mur fut édifié dans l’église pour la diviser en deux.
L’ancienne abbaye connut par la suite des périodes de prospérité et de décadence.
A un moment de profonde décadence et suite à une visite canonique elle fut rattachée à la réforme de Bursfeld, une réforme bénédictine, née en Allemagne.
Au XVIe siècle, l’abbaye fut grandement endommagée par les calvinistes et la plupart des moines durent fuir. Les guerres du XVIIe siècle, que les armées fussent espagnoles, autrichiennes ou françaises, eurent des répercussions néfastes sur les moines de Saint-André. La situation de l’abbaye en dehors des murs d’enceinte de la ville de Bruges l’exposèrent régulièrement à de nouveaux dommages.
Supprimée lors de l’occupation française qui suivit la Révolution, elle est bientôt démantelée. Ses biens sont vendus et les bâtiments démolis. Le dernier moine mourut à Bruges en 1847.
La restauration
En 1899-1900 Dom Gérard van Caloen, moine de Maredsous, entreprit la construction de l’abbaye actuelle. Le but fut d’envoyer des moines au Brésil afin d’y relancer la vie bénédictine en voie de disparition. Des gouvernements à tendance maçonnique, tant au Portugal que dans le nouvel Empire, en étaient responsables. Confrontées à l’absence de jeunes, à l’âge élevé des moines, à l’absence totale de direction et à l’isolement, ces abbayes étaient condamnées à disparaître. Le coup d’état de 1889 mit fin à l’empire et la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1890 donna de l’oxygène aux ordres religieux. Les derniers bénédictins brésiliens firent appel au pape Léon XIII pour sauver leur Congrégation. Gérard van Caloen, homme entreprenant, fut chargé de cette mission. Chronologiquement il fut abbé d’Olinda, abbé de Rio de Janeiro et archi-abbé de la Congrégation brésilienne. Le territoire de mission du Rio Branco lui fut octroyé en 1906 ; il y fut nommé « ordinaire » avec le titre d’évêque de Phocée. De 1895 à 1914, 280 moines et oblats européens partirent pour le Brésil. Lors de l’arrivée de Dom Gérard van Caloen au Brésil, en 1895, la Congrégation ne compta plus que onze moines. A son départ en 1915 ils étaient 261.
De 1912 à 1963, sous Dom Théodore Nève, l’abbaye connaissait un important développement et ses activités se multipliaient. Des moines se rendaient au Congo (Katanga), en Chine (devenu Valyermo en Californie), en Pologne (Tyniec), aux Indes (Asirvanam). Toutes les fondations monastiques de Saint-André sont actuellement indépendantes et font partie de la Congrégation de l’Annonciation. L’école abbatiale, créée en 1910, est actuellement un internat qui procure une scolarité secondaire à environ 300 élèves. Durant cette période l’abbaye avait un rayonnement liturgique important, surtout grâce à l’édition d’un missel en différentes langues. Des revues virent le jour : une revue missionnaire, une revue liturgique et une revue d’art religieux.
En 1967, l’abbaye se trouvant en pays flamand adopta la langue néerlandaise et fonda le Monastère Saint-André de Clerlande. Depuis lors, l’insertion dans le pays et l’église de Flandre est un projet majeur de la communauté.